L’état du marché de l’immobilier en sortie de confinement
La crise sanitaire du coronavirus pourrait se transformer en crise économique dont l’ampleur dépend de la durée du confinement. Plus cette durée est longue, plus les répercussions sur l’économie seront conséquentes. Dans une récente note de conjoncture, l’INSEE s’attend à une perte comptable de 3 points de PIB annuel pour un mois de confinement. La consommation des ménages subit pour sa part une perte de l'ordre d'un tiers (35 %). Sommes-nous au seuil d’une crise économique ? Et si tel est le cas, quelles en seraient les conséquences sur le marché de l’immobilier ? Éléments de réponse.
Quel scénario pour les prix de l’immobilier ?
Avant la crise du Covid-19, le marché immobilier était très dynamique et le nombre de transactions atteignait des records grâce à un niveau extrêmement bas des taux de crédit immobilier. En revanche, l’évolution des prix de l’immobilier n’a pas été homogène sur le territoire. Ainsi, entre 2008 et 2018, les prix de l’immobilier ont atteint des records à Paris, Bordeaux et Lyon, mais se sont maintenus à des niveaux raisonnables dans le reste de l’Hexagone, avant de se déchainer depuis 2 ans, dans toute la France, notamment dans les grandes métropoles comme Nantes et Rennes.
Mais suite à la crise sanitaire, peut-on s’attendre à une baisse des prix dans ces grandes métropoles, notamment en province ? Difficile à dire, et aucun analyste ne peut prétendre savoir ce qui pourrait bien se passer après la crise du Covid-19. Car, encore une fois, tout dépendra de la durée de confinement, de l’accès au crédit et du niveau des taux d’intérêt. Le comportement du tissu économique face à la crise aura son importance également.
Le profil des acheteurs changera-t-il ?
Du côté des acheteurs, on pourrait assister à un phénomène d’attentisme susceptible de déboucher sur des baisses de prix des logements dans les mois à venir. En effet, le facteur psychologique joue un rôle primordial lors de l’achat d’un bien immobilier. Qu’il s’agisse de l’acquisition d’une résidence principale, d’une résidence secondaire ou d’un investissement locatif, l’acheteur a besoin de visibilité sur les revenus et les charges à venir. Or, le confinement a été prolongé, et même après le déconfinement, le marché de l’immobilier ne se rétablira sûrement pas du jour au lendemain.
De nombreux économistes estiment que la sortie du confinement est loin de vouloir dire un retour immédiat à la normale, d’autant plus que l’opération de déconfinement sera progressive. Depuis janvier, l'OMS coordonne les recherches scientifiques pour mettre au point un vaccin capable de combattre le Covid-19. Mais il faudra encore attendre plusieurs mois pour aboutir à un vaccin qui pourra être administré à grande échelle. En attendant, il faudra probablement mettre en place des solutions d’adaptation qui nous permettront de faire face au virus plutôt que de s’en cacher.
Dans ce contexte, il est facile d’imaginer que de nombreux ménages mettront en attente leur projet d’achat immobilier en attendant d’y voir plus clair, une attente qui pourra durer des mois, le temps de remettre un peu d’ordre dans leur vie professionnelle et retrouver leur équilibre financier.
Quel est le type de biens qui aura la cote ?
Les personnes qui ont vécu cette expérience de confinement dans un petit appartement peu, voire pas ensoleillé, seront-elles plus enclines à déménager après la crise ? Si la contrainte du prix a toujours été un obstacle pour de nombreux ménages dans les grandes villes, une éventuelle baisse des prix encouragerait-elle les chefs de familles nombreuses à privilégier les grandes maisons avec jardin ? Les couples sans enfants seraient-ils prêts à opter pour des appartements certes petits mais dotés d’un balcon ?
Encore une fois, il est très difficile d’analyser l’impact de la crise et du confinement sur la psychologie des consommateurs, mais ce qui est certain, c’est qu’une partie de la population finira par modifier ses critères de choix d’un bien immobilier. Les maisons avec jardins, ainsi que les appartements avec terrasse ou balcons, devraient gagner en popularité. Et pour cause, beaucoup d’acheteurs devraient s’attendre à la possibilité de faire face à d’autres pandémies nécessitant un confinement dans les années à venir.
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